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Pédagogie de la prise de risque à l’école. Stage FPC - Avril 2011 - G. Orsi. QUESTION: Une pédagogie du risque a-t-elle sa place à l’école ? (dans le contexte actuel…). Risque = connotation négative Prendre des risques c’est : .
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Pédagogie de la prise de risque à l’école Stage FPC - Avril 2011 - G. Orsi
QUESTION: Une pédagogie du risque a-t-elle sa place à l’école ? (dans le contexte actuel…)
Risque = connotation négativePrendre des risques c’est : Etre imprudent, téméraire, « kamikaze » Etre inconscient du danger ou volontairement « allumé » Jouer avec sa santé ou avec celle des autres N’en faire qu’à sa tête, être fermé aux conseils Fanfaronner, bluffer , se surestimer, « faire le malin » Tenter un pari hasardeux (seul ou à plusieurs) Tricher en cherchant à ne pas se faire prendre
Risque = connotation positive Prendre des risques c’est : Se dépasser soi-même Chercher à progresser, à évoluer Accepter de se tromper, être ouvert à l’échec Se lancer des défis, se tester Se sacrifier pour la bonne cause Prendre des initiatives, oser entreprendre Combattre la routine, tenter des expériences Miser sur l’avenir, innover…
QUESTIONS: Et en EPS … … doit-on faire prendre des risques à nos élèves ? L’EPS n’est-elle pas suffisamment porteuse de danger ?
Les accidents en EPS (étude statistique) La majorité des accidents surviennent dans la cour de récréation (+ de 50%) et en EPS Les plaies, les hématomes dominent, les entorses et fractures sont plus rares Le nombre des accidents progresse du CP au CM2 (CM2 = 1/3 des accidents) Les garçons ont un nombre plus élevé d’accidents que les filles (sauf au CM2 et dans les sports co. avec ballon) Janvier, février et mars = mois de plus grande fragilité Le jeudi = le plus accidentogène (fatigue post mercredi ?) La période de 13h à 15 h = la plus difficile (baisse de vigilance ?)
QUESTION : Et les APSA … Lesquelles faut-il s’en « méfier »… un peu ?
QUESTION : Quelles hypothèses sur les causes de tous ces « accidents » (dont la plupart sont sans gravité) ?
Causes possibles… Bousculades, maladresses (ne pas savoir où on va, où on met les pieds, où on tire, courir tête baissée…) Mauvais état du sol (graviers, trous…), matériel obsolète Manque de consignes de la part des enseignants, manque d’écoute de la part des élèves Décalage entre les possibilités motrices ou psychologiques de l’élève et la difficulté de la tâche Climat (trop) compétitif Laisser-faire ou sur- protection « ne supprimons pas les risques, la sécurité des enfants en dépend » (slogan maternelle), etc…
QUESTIONS : Comment alors faire prendre des risques à nos élèves tout en les mettant à l’abri du danger ? Quelles réponses apporte l’école pour gérer cette contradiction : prise de risque/ prise de sécurité ?
3 types de réponses Institutionnelle Réponse Pédagogique Educative
-1- Réponse InstitutionnellePédagogie de la prise de risque Pédagogie de la mise en danger
Cadrage institutionnel circulaire 21-09-1999 Activités physiques interdites à l’école : -le tir avec armes à feu, -les sports aériens, -les sports mécaniques - la musculation avec emploi de charges, l'haltérophilie, - la spéléologie (Classe III et IV), la descente de canyon, le rafting et la nage en eau vive + dans le 06 : la plongée sous - marine avec bouteille ( acro-branche à l’étude…)
Activités physiques à encadrement renforcé : • Les sports de montagne, ski, escalade ou alpinisme, • les activités aquatiques et subaquatiques, les activités nautiques avec embarcation, • le tir à l'arc, le VTT, le cyclisme sur route, les sports équestres, les sports de combat, le hockey sur glace, la spéléologie (classe I et II).
Activités physiques à équipements obligatoires : casque en équitation, en cyclisme, protections diverses en roller, patin à glace,… Activité physique avec test obligatoire : (circulaire 31- 05 -2000) « La pratique des sports nautiques est subordonnée à la réussite à un test de natation »
Risque objectif (à écarter)Circulaire du 13-7-2004 . . :-(Risque objectif (Physique ou psycho) réel :-) Risque subjectif (sentiment d’insécurité) Peur de l’incertitude : activités nouvelles, environnement, partenaires, montures différents …), etc Peur de « souffrir » (en endurance, en natation même si on peut s’arrêter…) Peur de « mourir » (même encordé, appareillé, avec des matelas…) • Chuter (escalade, agrès) • Prendre des coups (boxe) • Se noyer (natation) • Se perdre (course d’orientation) • Se blesser avec des engins (frisbee, ballons) • se faire insulter, frapper (arbitre, juge, joueur), etc.
QUESTION : Jusqu’où placer la barre, quel niveau de charge - « objective » (risque couru) - « subjective » (risque subi) doit-on autoriser ? En général quand l’élève n’a pas les ressources pour faire face au risque on baisse la charge, mais : à quel moment faut-il la baisser et de quelle manière ?
-2- Réponse pédagogique Pédagogie de la prise de risque = Manipulation de variables didactiques (contenu et relationnel)
Pour que l’accident arrive 3 éléments doivent être associés Le produit (ex. l’APS, le jeu, la tâche) L’environnement (ex. dans la cour, en forêt) L’humain (attitude des élèves, leur niveau, compétence de l’enseignant)
Exemple de combinaison • Le produit (ex. : ski APS à risque ) + • L’humain (enseignant qui tient mal sa classe, élèves perturbateurs) + • L’environnement (piste rouge, verglacée, très fréquentée) Risques d’accidents augmentés
Exemple de combinaison • Le produit (ex. : escalade APS à risque ) + • L’humain ( élèves casse-cou, classe agitée) + • L’environnement (grosses prises, hauteur limitée, matelas de sécurité) Risques d’accidents limités
Prévenir le risque d’accident de façon : « passive » « passive » action sur le produit (ex. en balle ovale : aménagement du règlement, du contact, gestion des incertitudes, balles en mousse…) « passive » action sur l’environnement ( ex. en parcours gymnique : poutres basses, non écartement des tapis, matelas de réception ..)
Prévenir le risque d’accident de façon « active » « active » action sur l’humain - d’« attitudes » : faire intégrer la règle pour mieux la respecter (et comprendre les « sanctions » éventuelles), faire prendre conscience des conséquences de ses actes, « inviter » à entrer dans la danse (suggérer plus qu’imposer), aider, accompagner la prise de risque, rassurer… - des « capacités et des connaissances » : savoir nager, retourner sans faire mal, porter sans risque, assurer, parer, arbitrer etc…)
QUESTION : A l’école faut-il donner plus d’importance à la prévention passive ou active ? (et dans le « civil » ça se passe comment ?)
-3- Réponse éducative Pédagogie de la prise de risque = Pédagogie intégrée (en et hors eps) L’élève organise ses ressources en s’adaptant aux situations porteuses d’une problématique du risque
Ressources motrices et énergétiques Amener l’élève à mieux s’organiser pour : faire évoluer ses schémas moteurs archaïques lutter contre le risque de tomber ou de faire tomber contrôler la précision de ses gestes et déplacements doser son énergie, son engagement moteur éviter l’épuisement énergétique, savoir se gérer
Ressources perceptives Amener l’élève à mieux s’organiser pour : favoriser sa prise de décision : Prendre des repères significatifs sur l’environnement, sur soi, sur son ou ses adversaires /partenaires Traiter vite et bien les informations Faire attention aux gestes et réaction des autres Agir et rectifier ses erreurs en cours d’action ou après l’action
Ressources psycho-affectives Amener l’élève à mieux s’organiser pour : Devenir prudent (frileux) : évaluer et anticiper le danger/ ses propres limites/ à l’environnement Sortir de sa zone de confort ( trompe-la -mort) : prendre sur soi, avoir du cran, oser se montrer Se défaire de ses propres normes, prendre le risque d’évoluer, de penser et d’agir autrement Accepter le risque d’échec, savoir le gérer « L’école est le lieu où on prend des risques . Si l’élève ne met rien en jeu, s’il ne prend aucun risque, il n’apprendra rien ». M. Develay
Conclusion :Les enjeux de ce stage une mise en activité physique Vivre « corporellement » certaines situations de prise de risque spécifiques : solliciter ses ressources motrices, perceptives, affectives en lien avec les mises en situation proposées par les formateurs…
une approche plus réflexive du risque et de sa pédagogie : • Repérer ce qui est porteur de risque à travers les situations vécues • Identifier les moyens (« passifs » et « actifs ») pour gérer les risques rencontrés