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Le recours à l’avortement chez les femmes immigrantes au Québec. Maria Constanza Street Candidate au doctorat en démographie INRS-UCS. 3 février 2010 . CONTEXTE.
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Le recours à l’avortement chez les femmes immigrantes au Québec Maria Constanza Street Candidate au doctorat en démographie INRS-UCS 3 février 2010
CONTEXTE Depuis plusieurs années, on observe au Québec une augmentation de la proportion de femmes, nées à l’extérieur du Canada, en âge d’avoir des enfants : elle est passée de 8,5% en 1991 à 10,2 % en 2001. Les femmes nées à l’étranger ont une fécondité plus élevée que celles qui sont nées au Québec. • En 2001, le nombre moyen d’enfants par femme était de 2,05 et 1,49 respectivement. On ne sait cependant pas dans quelle mesure les femmes nées à l’étranger ont des comportements différents quant aux méthodes de planification des naissances • Les femmes nées à l’étranger utilisent-elles des méthodes de contraception avec la même régularité? • Quelle est leur attitude envers l’IVG et quelle est la probabilité d’y recourir pour éviter des naissances non désirées? • Adopteront-elles des méthodes irréversibles, comme la stérilisation, une fois qu’elles auront eu le nombre d’enfants qu’elles souhaitaient ?
Objectifs de cette recherche Déterminer quels sont les facteurs qui expliquent le recours à l’IVG chez les femmes immigrantes au Québec Pour étudier les déterminants de l’IVG, il faut tenir compte des divers facteurs influençant chacune de ces dimensions (Rossier et al, 2007): • l’exposition à des relations sexuelles • l’usage de la contraception • le recours à l’IVG lorsque la grossesse n’est pas désirée • l’accès à des services d’avortement Sources de données ?
L’étude de l’IVG à l’aide des fichiers administratifs Nous avons obtenu le jumelage de deux banques de données administratives: les fichiers de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) et ceux du Ministère de l’immigration et des Communautés culturelles (MICC) Femmes de 15 à 40 ans admises au Québec entre 1997 et 2006 Base RAMQ fichiers des personnes assurées et des services rémunérés à l’acte Base MICC fichiers des admissions permanentes au Québec • Actes médicaux : - Accouchements - Avortements spontanés - IVGs • Caractéristiques des femmes admises au Québec à titre de résident permanent Jumelage des bases Notre fichier d’analyse
Fichier des services rémunérés à l’acte (base RAMQ) • Cette base contient les codes de tous les actes médicaux dont les femmes ont bénéficié, dès janvier 1997 à décembre 2006. • Nous avons regroupé les codes des actes médicaux dans trois catégories, en prenant les définitions utilisées par l’Institut de la Statistique du Québec. • Seulement les deux premiers sont retenus dans l’analyse (1) Grossesse suivie d’accouchement (2) Grossesse suivie d’IVG Acte médical (3) Grossesse suivie d’avortement spontané
Fichier des admissions permanentes (base MICC) Caractéristiques des femmes au moment de l’admission au Québec
Notre fichier d’analyse Nous avons repéré 86 800 femmes • admises au Québec entre 1997 et 2006 à titre de résident permanent • en âge d’avoir des enfants (15 à 40 ans au moment de l’admission) • bénéficiaires de l’assurance maladie • présentes au Québec entre janvier 1997 et décembre 2006 Nous avons identifié les femmes qui ont subi au moins une intervention médicale durant la période d’analyse: • Près de 33 500 femmes ont subi au moins une intervention médicale • Répartition des interventions médicales selon le type d’intervention: • 70% accouchements • 23% IVG • 7% avortement spontanés
Méthode d’analyse • Nous observons les parcours des femmes dès qu’elles sont admises au Québec jusqu’à décembre 2006 ou jusqu’au moment où elles quittent la province (si cet événement se produit avant la fin de la période d’observation). • Nous identifions chaque acte médical de la femme et nous déterminons s’il s’agit d’une grossesse suivie d’accouchement ou d’une grossesse suivie d’une IVG • Nous utilisons des modèles de régression logistique à ordonné aléatoire pour estimer l’effet des caractéristiques de la femme sur la probabilité de finir la grossesse par une IVG.
Faits saillants Le recours à l’IVG varie selon l’âge de la femme. Il augmente chez les plus jeunes (pour retarder l’arrivée du premier enfant) et chez les plus âgées (limiter la taille finale de la famille). Les femmes qui ont immigré dans le cadre de la recomposition familiale (épouses ou partenaires) et celles qui étaient en couple au moment de l’admission (mariées ou fiancées) ont des plus faibles chances de finir leur grossesse par une IVG. Pour elles, le projet familial fait probablement partie du projet d’immigration. Il faut noter aussi que l’IVG est moins fréquente chez les femmes qui ne maîtrisent aucune des langues officielles au moment de l’admission. Le recours à l’IVG augmente chez les femmes qui ont immigré comme réfugiées, plus souvent soumises à des situations d’incertitude et de précarité, avant et après l’immigration. Quant au pays d’origine, le recours à l’IVG augmente notamment chez les femmes qui sont venues des régions où l’accès aux services de santé reproductive est ou était plus limité (Caraïbes, l’Afrique subsaharienne, l’Europe de l’Est).
Limites des données administratives • Population à l’étude: • Seulement les immigrantes ayant un statut légal au Canada • Seulement les femmes résidant au Québec après la date d’admission • Phénomène à l’étude: • Seulement des IVG rémunérées à l'acte. Les IVG non rémunérés à l’acte et les avortements par des méthodes autres que les interventions médicales ne font partie de l’analyse. • Variables explicatives: • Les caractéristiques des femmes au moment de l’admission au Québec. • Pas d’information sur les aspects subjectifs liés à l’IVG ainsi que sur ses conséquences.
Avantages des données administratives Les données ne proviennent pas d’une enquête auprès des usagers des services comme c’est le cas dans la plupart des études sur l’avortement, ce qui pose normalement des problèmes de sous-déclaration (Jones et Kost, 2007). La banque de données couvre la plupart de la population, car les femmes ayant le statut de résident permanent deviennent admissibles au régime d’assurance maladie jusqu’à trois mois après la date d’admission. • Les accouchements et les avortements sont couverts par l’assurance maladie même durant le délai de carence. L’utilisation des banques de données administratives permet donc de mieux saisir les facteurs qui déterminent l’accès des bénéficiaires aux services de santé publique, en diminuant le risque de non déclaration ou d’omission.