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Les risques de marché sous BALE II et sous SOLVABILITE II « comparaison n’est pas raison » Laurence BAILLY (Altia) Claude GRANDFILS (Crédit Agricole) . Remerciements .
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Les risques de marché sous BALE II et sous SOLVABILITE II « comparaison n’est pas raison » Laurence BAILLY (Altia) Claude GRANDFILS (Crédit Agricole)
Remerciements Nous remercions Catherine CLAUSSE, Oliver PUJAL, Christophe CHURLET et ses équipes pour leur aide et leurs conseils dans la préparation de ce document.
Sommaire • Introduction • A/ Comparaison qualitative des risques financiers dans les 2 secteurs • B/ Présentation du mode de calcul des risques financiers en Bâle 2 • C/ Comparaison quantitative des exigences en fonds propres pour risques financiers dans Bâle 2 et Solvency II • D/ Le cas particulier du traitement prudentiel du risque de taux d’intérêt global dans les banques : un risque financier très proche par nature des risques financiers des assureurs • Conclusion
Introduction • Solvency II vise pour la première fois en Europe à encadrer par des exigences de fonds propres les risques financiers (market risk) des assureurs • Que nous apprend la réglementation bancaire sur le sujet de l’encadrement de ce type? • Comment le régulateur bancaire a évité certains écueils dans ce domaine ? • Pourquoi l’exigence en fonds propres n’est pas toujours la façon la plus pertinente d’encadrer un risque financier ? • Comment les règles comptables influent–elles sur la réglementation des risques financiers ? • Comment bâtir des formules standard qui favorisent réellement le développement des modèles internes ? • Comment jugera-t-on hors d’Europe la réussite ou non de cette réglementation dans le domaine des risques financiers ? • Plus une réglementation est complexe plus elle génère des opportunités d’arbitrage !
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 1/ Les risques financiers des banquiers sous l’angle prudentiel • Principe : 2 types de portefeuilles concernés • le portefeuille de négociation(ou trading book) où les risques financiers sont habituellement désignés sous le vocable risques de marché • Le portefeuile bancaire (ou banking book) où l’on trouve des risques financiers • Risques de marché (taux d’intérêt, action, change opérationnel, commodities, spread credit,…) essentiellement associés à l’activité d’intermédiation ou de market maker du métier de banque d’investissement : • risques résiduels liés à une opération clientèle non parfaitement couverte • proprietary trading • risque d’ajustement avec retard des couvertures, risque de base,…
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 1/ Les risques financiers des banquiers sous l’angle prudentiel => Diversification des risques qui est plutôt une conséquence de la volonté de satisfaire la demande des clients qu’une stratégie délibérée => Positions cash mais aussi à travers des dérivés => facteurs de risque identiques à ceux des assureurs avec souvent une sensibilité plus forte à des facteurs de risque non directionnels (volatilité, convexité, risque de base,…)
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 1/ Les risques financiers des banquiers sous l’angle prudentiel • Risques financiers du banking book : • Risque de taux d’intérêt global (RTIG) qui désigne les risques de taux qui découlent du non adossement parfait des actifs et passifs en type de taux et en durée (par exemple actifs à taux fixe à 5 ans financés par une ressource à taux fixe à 2 ans). Ce risque existe tout particulièrement dans le métier banque de détail • Risque de liquidité qui désignent la capacité d’une banque à faire face à court et à moyen terme à ses engagements à verser (crédits) ou à rembourser (dettes) du cash • Risque de change structurel qui désigne le risque de variation de la valeur patrimoniale des participations de la banque en devises étrangères • Traitement prudentiel retenu : • Pilier I pour les risques de marché : approche quantitative (5 à 10% des risques pour les banques françaises) • Pilier II pour les risques financiers : approche qualitative
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 2/ Les risques financiers des assureurs dans Solvency II • Principes : • Passage d’un système où les actifs sont encadrés à un système où les actifs génèrent une exigence de FP (solvabilité II). • Une approche Full fair value du bilan • L’ensemble de l’actif des assureurs est concerné • 6 « natures » de risques suivies : taux ,action, immobilier, change, spread et concentration • L’exigence de FP résulte d’un calcul qui combine : Des Simulations actif/passif : Variation de la situation nette après application d’un choc sur la valeur de marché des actifs et prise en compte sur la valeur économique des passifs de la capacité à faire porter les pertes par les assurés pour les risques de taux / action / change /immobilier (KC) + Des Formules fermées pour le calcul d’exigence pour les risques de spread et de concentration. + Des Effets de diversification entre les risques de marchés et entre les grandes classes de risques (marché, contrepartie, souscription).
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 2/ Les risques financiers des assureurs dans Solvency II • Calibrage des paramètres : • var 99.5%à 1 an. • Niveaux des chocs appliqués : • Taux : worse case entre un scénario de hausse et de baisse des taux • Action : baisses entre 32% et 45% fonction de la nature de l’actif, • Immobilier : baisse de 20% des actifs, • Change : worse case entre un scénario de hausse et de la baisse de 20% de la devise • Niveaux des chocs appliqués à la courbe de taux (référence courbe 31/12/06) Forte amplitude des chocs
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 2/ Les risques financiers des assureurs dans Solvency II • Matrice de corrélation entre les risques de marché : • Contribution du risque de marché dans le calcul d’exigence de FP : (Données publiées par l’ACAM – suite QIS3) • pour les assureurs vie : 75% • pour les assureurs non-vie : 49% • Deux méthodes alternatives ont été proposées et testées dans le QIS3 qui permettraient de réduire l’exigence liée au risque de marché • méthode des actifs libres • méthode de prise en compte de la duration des passifs Corrélation nulle entre taux et action
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 3/ Premiers enseignements de cette comparaison • Des métiers différents qui conduisent naturellement à une réglementation des risques financiers qui semblent ne pas donner la priorité aux mêmes risques dans la banque et l’assurance : • Dans la banque : • Priorité ancienne donnée à l’encadrement des risques de marché (value at risk) par le régulateur sans doute justifiée par la fréquence, l’ampleur et la nature des pertes constatés dans les divisions banque d’investissement • Volonté de bien séparer les activités de marché (portefeuille de négociation) et les autres risques financiers de la banque = > horizon de détention différent • Mais absence d’obligation de valorisation en fair value de nombreux passifs qui freinent la pertinence d’une extension de cette méthodologie (var) aux autres risques financiers du bilan • L’idée que certains risques doivent être encadrés par autre chose qu’une exigence en capital (risque de liquidité)
A/ Comparaison qualitative des risques financiers 3/ Premiers enseignements de cette comparaison • Dans l’assurance : • Une approche globale des risques financiers favorisée par le métier « d’allocation d’actifs » de l’assureur • Une sensibilité très forte aux avantages favorables de la diversification entre les classes d’actifs • Une focalisation sur les risques directionnels : peu de prise en compte des risques spécifiques des dérivés, et des produits structurés (risque de pente, de base etc…) • Une problématique particulière attachée à la capacité de l’assureur de faire supporter à ses assurés une partie des risques financiers avérés (peu d’équivalent dans la banque sauf produits de collecte à taux libre)
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 1/ Pilier I Le traitement du risque de taux • La méthode forfaitaire applicable aux instruments financiers de taux du « Trading Book » repose sur les principes suivants : • Détermination de la position pondérée relative à chaque instrument par calcul de sa sensibilité (€) à une variation des taux d’intérêt comprise entre 70 bps et 100 bps. • Répartition des positions pondérées ci-dessus par fourchette de sensibilité (16 fourchettes définies) et calcul des positions compensées et non compensées. • Détermination de l’exigence de fonds propres par application de coefficients forfaitaires aux positions calculées (2% des positions compensées, 100% des positions non compensées).
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 1/ Pilier I Le traitement du risque de taux • La méthode avancée applicable aux instruments financiers de taux du « Trading Book » repose sur les principes suivants : • Mise en place de modèles de calcul de type VAR (VAR paramétrique, VAR historique) audités et validés par les autorités de tutelle (calibrage de la VAR à 99 % et à un horizon de 10 jours). • Définition de « Stress Tests » en complément de la VAR pour palier les insuffisances de cette dernière dans les situations extrêmes. • Prise en compte dans le calcul de la VAR des corrélations éventuelles avec les autres types de risques contenus dans le « Trading BooK » (risque actions, etc.).
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 1/ Pilier I Le traitement du risque actions • La méthode forfaitaire applicable aux titres de propriété du « Trading Book » repose sur les principes suivants : • Détermination de l’exigence de fonds propres au titre du risque général (évolution générale du marché) par application du coefficient forfaitaire de 8 % à la position nette globale. • Définition d’un risque spécifique actions s’ajoutant au risque général en terme d’exigence de fonds propres et imposant l’application à chaque position nette d’un coefficient forfaitaire de critères précis (liquidité de la position, diversité de la position) pouvant augmenter à 12% l’exigence en fonds propres.
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 1/ Pilier I Le traitement du risque actions • La méthode avancée applicable aux titres de propriété du « Trading Book » repose sur les mêmes principes que pour le risque de taux : • Les actions du « Banking Book » (hors participations bancaires déduites des fonds propres) donnent lieu à une exigence de fonds propres dans le cadre du : • Risque de Taux d’Intérêt Global (pilier 2) par assimilation à des titres de taux. • Risque de crédit (pilier 1, méthode notation interne) avec application du coefficient forfaitaire de 8 % aux positions pondérées (pondération de 190 % de l’exposition pour les portefeuilles de capital investissement, 290 % pour les actions cotées, 370 % pour les autres types d’actions) soit une exigence en capital de 15.2% ; 23.2% et 29.6%
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 1/ Pilier I Le traitement du risque « Commodities » et du risque immobilier • La méthode forfaitaire applicable aux produits de base (« Commodities ») du « Trading Book » repose sur les principes suivants : • Détermination de la position nette pour chaque produit de base exprimée en unité de mesure standard (barils, kilos, etc.) puis conversion en euro de chacune des positions. • Détermination de l’exigence de fonds propres par application de coefficients forfaitaires à chaque position nette globale. • La méthode forfaitaire applicable au risque immobilier (« Banking Book ») s’inscrit dans le cadre général et détermine l’exigence de fonds propres par application du coefficient forfaitaire de 8 % aux expositions. • La méthode avancée applicable aux produits de base repose sur les mêmes principes que précédemment (VAR, « Stress Tests »). Le risque immobilier ne donne pas lieu à un calcul en méthode avancée.
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 1/ Pilier I Les autres types de risques • S’agissant du risque de change, la méthode forfaitaire applicable à la position de change du « Trading Book » repose sur les principes suivants : • Détermination de la position nette de change dans chaque devise puis conversion en euro de chaque position. • Détermination des positions compensées par somme des positions nettes au sein d’un groupe de devises homogènes (devises présentant une corrélation étroite avec l’euro, etc.). • Détermination de l’exigence de fonds propres par application d’un coefficient forfaitaire à chaque position pondérée (4 % pour les devises liées à l’euro, 8 % pour les autres). • S’agissant des risques optionnels de second ordre, l’exigence de fonds propres en méthode forfaitaire repose sur l’application du coefficient de 8 % aux variations de valeurs des positions optionnelles, obtenues par combinaison d’un choc sur le prix et la volatilité du sous-jacent, avec respectivement le Gamma et le Vega : • Choc de prix : 8 % pour les actions, 15 % pour les produits de base, variation de taux comprise entre 70 bps et 100 bps, etc. • Choc de volatilité : 25 % pour tous les types de sous-jacents.
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 2/ Pilier II • Risque de taux d’intérêt global : • Pourquoi ce risque n’est-il pas dans le pilier I ? • Situation des banques de détail encore très différentes d’un pays à l’autre • Difficulté à définir une méthodologie commune (contrairement à la VAR pour les risquesmarché) • Sur quels éléments s’appuient le régulateur pour encadrer ce risque : • Gouvernance • Méthodologie de mesure des risques (périmètre, modélisation,…) • Suivi et contrôle des risques et des limites • Scénarios stress et choc bâlois • Une exigence de fonds propres avec franchise : • Car ce risque est structurel pour les banques universelles (il convient donc de sanctionner les comportements déviants « outliers ») • Des fonds propres réglementaires doivent être constitués si la valeur économique de la banque varie de plus de 20% des fonds propres réglementaires lorsque les taux varient de +/- 200 bp
B/ Mode de calcul du capital réglementaire pour les risques financiers dans Bâle II 2/ Pilier II • Les autres risques financiers du pilier II : • Risque de liquidité : • Pas de limite quantitative dans Bâle II • Ratios nationaux sur le risque de liquidité à court terme avec des horizons variables selon les pays (1 mois en France) : • En général : (outflows + inflows ) / liquid assets < X% Ou (liquid assets + inflows) / outflows > Y% • Idée répandue que l’exigence de FP n’est pas une réponse pertinente à ce type de risque (cf Northern Rock) • Risque de change structurel : • Comptablement pas d’impact en résultat tant que la participation est conservée • Pas d’exigence en fonds propres (mais déduction des FP prudentiels si participation bancaire)
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II Comparaison théorique • Si l’on suppose que les pertes annuelles à 99.5% en solvency 2 sont estimées à partir de l’observation des pertes quotidiennes à 99.5% multipliées par racine de 250 (nombre d’observation dans l’année), il est possible de comparer ce calcul (exprimé en nombre de fois l’écart type de la loi normale) à celui du modèle interne bancaire à 99% et 10 jours • Ce calcul nécessite de faire une hypothèse sur le coefficient correctif multiplicatif que la Commission Bancaire va imposer à chaque établissement bancaire dans l’approche modèle interne (entre 3 et 4 selon la réglementation)
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II Données de l’exercice L’exercice consiste à comparer les normes Bâle II et Solvency II en terme d’exigence de fonds propres à partir du bilan simplifié d’un assureur vie comportant : • A l’actif : • Un portefeuille obligataire de 20 titres In Fine souverains de maturité de 1 à 20 ans représentant en valeur comptable 70 % du total de bilan. • Un portefeuille actionsmondiales représentant en valeur comptable 15 % du total de bilan. • Un portefeuille d’actifs immobiliers représentant en valeur comptable 5 % du total de bilan. • Une position de liquidités représentant 10 % du total de bilan. • Au passif : • Un portefeuille de contrats d’assurance vie comportant 5 générations assorties d’hypothèses de rachats et de décès spécifiques pour chacune d’entre elles et d’une clause de participation aux bénéfices de 90% des produits financiers (0,40% de chargement) et pas de taux minimum garanti (taux servi environ 3,60%)
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II * Le risque de taux du passif est intégré dans cette ligne
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II • Hypothèses retenues : • Calcul en méthode VAR réalisé avec un coefficient CB moyen de 3.5 et une moyenne des résultats sur 3 dates différentes au cours des 6 derniers mois (VAR historique) • Ajout d’un calcul en méthode forfaitaire avec les actions dans le banking book (190%*8% de la valeur de marché des actions nette des PV (intégrés aux FP) qui est un peu supérieure à 15% du total du portefeuille dans notre exemple) • Les liquidités sont supposées ne pas générer d’exigence de FP pour simplifier • La répartition en % du portefeuille est donné sur le prix historique et des hypothèses de PV ont été faîtes pour les autres calculs. Pour le calcul des exigences en Bâle 2, nous avons utilisé la valeur de marché (nette des PV pour le banking book) • l’effet PB en assurance est ici par convention l’écart entre le risque mesuré sans faire jouer la clause de participation aux bénéfices (90% des produits financiers) et le risque effectif avec application de la clause de participation aux bénéfices.
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II • Compte tenu du caractère très directionnel du portefeuille « assurance » retenu et de la volatilité récente des marchés, la méthode VAR (modèle interne) n’est pas plus économe en FP que la méthode forfaitaire facteur de risque par facteur de risque dans cet exemple • En méthode VAR historique, l’économie liée à la diversification des risques ne provient pas d’une corrélation explicite mais du fait que la perte retenue (VAR à 99%) ne correspond pas au même jour d’observation pour l’ensemble du portefeuille ou pour chaque facteur de risque
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II • Compte tenu de l’absence d’effet Pb pour les banquiers et de la diversité des impacts de cette dernière chez les assureurs, une comparaison possible est celle avec l’exigence brute des assureurs avant et après prise en compte de la diversification (mais avant pb) : • Risque de taux : en méthode forfaitaire ou en modèle interne, le choc de taux appliqué est plus faible et conduit à une exigence de FP en Bâle 2 de l’ordre de 40% de celle en Solvency 2 • Risque action : en moyenne, l’exigence en FP en Bâle 2 correspond à 50% de celle en Solvency 2 • Risque immobilier :maintenu à 8% en banque (pondération Bale I) contre 20% en assurance (Var 99,5% ), l’exigence en Bâle 2 représente 40% de celle en Solvency 2 • Globalement l’exigence en Bâle 2 sur ce portefeuille représente en moyenne 50% de l’exigence en Solvency 2, l’effet de diversification en modèle interne permet une réduction de 38.5% contre 28% en Solvency 2 • En prenant en compte la PB dans notre exemple, l’effet est inversé et l’exigence en Solvency 2 représente 75% de celle en Bâle 2
C/ Comparaison quantitative Bâle II et Solvency II • Par ailleurs, le calcul en Solvency 2 est sensible à des paramètres propres à l’assureur (alors que l’on retrouve plutôt cette problématique dans la banque au niveau du RTIG dans le pilier 2) • Le risque de taux des assureurs est sensible à l’hypothèse de rachat: un doublement du niveau des taux de rachat induit une diminution par 2 de l’exigence • La mortalité a moins d’impact sur l’exigence de capital du risque de taux: une augmentation durable de 20% de la mortalité a un impact de -4% seulement sur l’exigence. • Le type de clause de Pb ou bien l’existence d’un TMG n’a pas d’impact sur le risque brut mais réduit bien sûr l’effet « amortisseur » pour le risque de marché en général, illustré ci-dessous avec l’exemple.
D/ le RTIG (risque de taux d’intérêt global) des banquiers et celui des assureurs • Comment les banquiers mesurent leur RTIG en Bâle II : • Les banques de détail sont généralement sensibles à l’évolution des taux d’intérêt dans la mesure où les crédits qu’elles vendent ne s’adossent pas parfaitement aux produits qu’elles collectent en terme de taux et de durée • D’autres activités d’une banque universelle peut générer du RTIG mais la banque de détail concentre en général l’essentiel des risques • Pour mesurer ce risque, la banque modélise l’écoulement en taux des produits non échéancés (Dépôts à vue, livret, PEL,…) et le niveau de remboursement anticipé sur ses crédits, elle déduit de cette modélisation la sensibilité de son résultat (earning at risk) ou de ses fond propres (approche en valeur) à des variations de taux. • La modélisation doit être adaptée en cas de variation importante des taux compte tenu des options vendues aux clients (épargne logement, remboursement des crédits sans paiement d’indemnité actuarielle,…)
D/ le RTIG des banquiers et celui des assureurs • Au risque de taux pur (sur un bilan en run off), on peut également ajouter le risque de modèle (variation de la marge sur les DAV suite au renouvellement de placements à des taux plus bas que précédemment) ou considérer qu’il s’agit d’un business risk. • Les banques utilisent essentiellement des dérivés (swaps de taux) pour corriger le risque spontané de l’activité commerciale. En IFRS, ces dérivés entrent dans des relations de couverture de type fair value hedge ou cash flow hedge. • La mesure du RTIG est souvent réalisé à l’aide de gaps qui représentent la différence d’encours chaque année entre les actifs et les passifs à taux fixe d’une banque. Cette mesure permet ensuite d’évaluer l’impact d’une variation de 200 bp sur la valeur économique de la banque à condition d’intégrer également les éléments non linéaires (options clientèle)
D/ le RTIG des banquiers et celui des assureurs • Comment les assureurs mesurent leur RTIG en Solvency II : • Le risque de taux d’intérêt global est la perte maximale entre le choc à la hausse des taux et le choc à la baisse des taux • Le passif est échéancé (comme dans la banque) mais sauf contrainte de taux minimum garanti, il n’est pas toujours associé un taux fixe sur toute la durée à cet échéancier comme dans la banque (l’assureur n’a pas ce type d’engagement vis-à-vis de ses clients) • L’exigence résulte de la variation de valeur actuelle de l’actif moins la variation de valeur du passif: • En ne faisant pas varier la participation aux bénéfices futurs distribuée • Puis en faisant varier la Pb afin de calculer son effet qui doit être identifié séparément • En utilisant les courbes des taux choquées • En prenant en compte les options clientèle (rachats par exemple) • Les actions et l’immobilier ne sont pas pris en compte dans ce calcul (ils ne sont pas considérés comme des actifs à taux fixe), pénalisant ainsi les assureurs qui gèrent des passifs longs et ont des allocations fortes en actions et en immobilier.
D/ le RTIG des banquiers et celui des assureurs • Une différence méthodologique importante peut être soulignée : • Les banquiers modélisent généralement les actions, participations, ou l’immobilier (du banking book) comme des actifs à taux fixe dans la mesure de leurs gaps • Il semble que Solvency 2 conduit à ne choquer au titre du risque de taux que les actifs à taux fixe et les passifs • Dans le cas des banques, cela revient à considérer que l’exigence en fonds propres sur des actions détenues à long terme s’applique à un bilan équilibré comprenant à l’actif les actions et au passif un emprunt à taux fixe sur la durée notionnelle définie pour la détention des actions. Dans la mesure du RTIG, il intègrera ce financement sous la forme d’un actif à taux fixe et ne fera apparaître un risque de taux que s’il a effectivement réalisé un financement de ses actions sur une durée différente ou à taux variable. • Dans le cas des assurances, la détention d’actions en face des PT conduit à créer à la fois un risque de prix sur les actions et un risque de taux. Cette approche est pénalisante en particulier pour la gestion des risques longs (branche retraite avec beaucoup d’actions) car à l’exigence de FP pour risque actions s’ajoute une exigence d’autant plus forte (peu d’actifs à taux fixe) pour risque de taux. Considérer les actions comme des actifs à taux fixe pour le calcul de l’exigence en FP au titre du risque de taux permettrait de mieux refléter dans le coût en FP le choix d’allocation de l’assureur qui considère qu’à long terme une part importante d’actions protège la valeur du placement de ses assurés.
D/ Le RTIG des banquiers et celui des assureurs • L’exemple simplifié ci-dessous montre qu’il est possible de rapprocher l’approche Assurance (Solvency 2) et Banque (interprétation du pilier 2 de Bâle 2) mais qu’il convient de ne pas simplement examiner l’exigence en fonds propres mais également le volume de FP éligibles Hypothèses : VAN (obligations ) = 99 VAN ( PT) = 95 VAN total = 99 -95 =4 VAN stressée = 90 – 92 = -2 (on suppose que la hausse des taux est le pire scénario) Calculs Exigence de FP : Var(VAN) = 4-(-2) = 6 FP éligible : 10 + (99-90-(95-90)) = 14 Hypothèses VAN (obligation ) = 99 VAN (collecte) = 95 VAN total = 99 - 95 = 4 VAN stressée = 90 – 92 = -2 (on suppose que la hausse des taux est le pire scénario) Calculs Exigence de FP : VAN stressée = -2 FP éligible : 1 0
Conclusions • Même si les activités générant des risques financiers ne sont pas toujours comparables, il apparaît que l’exigence en fonds propres sur le risque « actions » et « immobilier » stand alone est plus pénalisante dans Solvency II (Bâle II = 40% à 70% de Solvency II) même si la participation aux bénéfices peut avoir une important effet d’atténuation. • L’analyse comparative du risque de taux montre à la fois des points de convergence et des divergences de méthodologie dans la mesure. L’assureur ne semble pas tirer profit d’une moins grande volatilité de son passif (essentiellement clientèle contrairement aux banques) dans le dispositif de calcul des exigences de FP actuel • De manière générale en ce qui concerne les risques financiers, les aspects conservateurs de la méthode standard qui doivent pousser à la mise en place de modèles internes apparaissent moins clairement dans Solvency II que dans Bâle II (peu d’effet diversification dans la méthode forfaitaire)