440 likes | 547 Views
Journée d’étude « Autour des Williams : une approche pluridisciplinaire ». Pragmatique et sociabilité chez les enfants porteurs du syndrome de Williams : Quels points forts ? Quels points faibles ? Quels effets sur l'auditeur? Agnès Lacroix Université de Poitiers, LaCo, CNRS FRE 2725.
E N D
Journée d’étude « Autour des Williams : une approche pluridisciplinaire » Pragmatique et sociabilité chez les enfants porteurs du syndrome de Williams :Quels points forts ? Quels points faibles ? Quels effets sur l'auditeur? Agnès Lacroix Université de Poitiers, LaCo, CNRS FRE 2725.
Problématique • Profil neuropsychologique du syndrome de Williams (SW) unique. • Dissociation cognition/langage • Hypersociabilité • Langage structural (morphologie, syntaxe, lexique, sémantique) profil singulier : points forts et points faibles. Notre hypothèse : dans le SW, les capacités pragmatiques (très peu étudiées) constituent également un profil singulier.
La pragmatique • Définition : Étude cognitive, sociale et culturelle du langage et de la communication. Comment définir et étudier l’utilisation du langage ? • Langage non littéral (ironie, sarcasme, métaphores, etc.) • Adaptation à l’interlocuteur • Genre langagier
La pragmatique « Il fait froid » Constat Demande « Avez-vous l’heure, s’il vous plaît ? » Structure OUI ou NON Pragmatique « Il est 17h30 ».
Les capacités pragmatiques des enfants et adolescents porteurs du syndrome de Williams : comparaison de 2 tâches.
Tâche 1 : La narration Objectif : Raconter une histoire à un auditeur non familier sur la base des images issues du livre « Frog, Where are you ? » (Mayer, 1969). Etape 1 : L’enfant regarde l’ensemble des images (sans parler). Etape 2 : L’enfant raconte l’histoire en regardant chaque image. L’auditeur n’intervient pas.
Pourquoi « Frog, where are you ? » ? Pas de texte ajouté aux images. Parfaitement adaptée à des enfants ayant un trouble intellectuel. Pouvant être racontée par de très jeunes enfants et adolescents. • Comparer les données en langage structural à celles issues des travaux en langue anglaise et italienne base de données en langue française.
Les indices pragmatiques - Le schéma narratif : capacité à structurer et à segmenter son récit en épisodes (échelle en 14 points). - Les évaluations sociales : capacité à attirer l’attention d’autrui en insérant des effets sonores, des dialogues, des informations sur l’état émotionnel des protagonistes.
Le schéma narratif Nombre de points. SW > SD ; SW et SD < AC et AM ; AC = AM.
Le schéma narratif Nombre de points.
Les évaluations sociales % de propositions à valeur évaluative. SW > SD et AC et AM ; SD = AC = AM.
Conclusion Narration Par rapport au groupe SD (origine génétique, même âge chronologique et même âge mental) : Les performances du groupe SW sont meilleures que celles du groupe SD sur les aspects pragmatiques de la narration. Par rapport au groupe AC (même âge chronologique) : Les performances du groupe SW sont inférieures à celles du groupe AC sur les aspects pragmatiques de la narration, excepté pour les évaluations sociales (SW>AC). Par rapport au groupe AM (même âge mental) : Les performances du groupe SW sont inférieures à celles du groupe AM sur les aspects pragmatiques de la narration, excepté pour les évaluations sociales (SW>AM).
Conclusion Narration Pour l’indice des évaluations sociales, les performances du groupe SW sont supérieures à celles des typiques. COMMENT PEUT-ON INTERPRETER CE RESULTAT ?
Tâche 2 : L’interaction collaborative Objectif : Reproduire un modèle de dessin sur ordinateur avec l’aide de sa mère (chacun a sa souris pour faciliter l’alternance). Les deux souris ne peuvent pas fonctionner en même temps. Etape 1 : Phase de familiarisation à l’ordinateur et au logiciel de dessin. Etape 2 : Réalisation du dessin pendant 20 à 30 minutes.
Les indices pragmatiques - La dynamique interactive : le rapport des tours de parole de l’enfant sur ceux de la mère. - Les actes de langage : les assertifs, les directifs, les expressifs et les promissifs. - La coopération : les demandes de la mère réalisées ou non par l’enfant.
La dynamique interactive Tours de parolePlus le rapport est proche de 1, plus l’interaction est équilibrée. SW = SD ; SW et SD < AC et AM ; AC = AM.
Les actes de langage % Expressifs : SW > SD et AC ; SW = AM ; SD = AC = AM
La coopération : les demandes de la mère non réalisées par l’enfant. % SW > SD et AC et AM ; SD = AC = AM.
Conclusion Interaction collaborative Par rapport au groupe SD (origine génétique, même âge chronologique et même âge mental) : Les groupes SW et SD présentent la même dynamique interactive. Les enfants SW expriment davantage leur état psychologique que les enfants SD. Les enfants SW réalisent moins les demandes de leur mère que le groupe SD. Par rapport au groupe AC (même âge chronologique) : Les enfants SW parlent moins que les enfants AC. Les enfants SW expriment davantage leur état psychologique que les enfants AC. Les enfants SW réalisent moins les demandes de leur mère que le groupe AC. Par rapport au groupe AM (même âge mental) : Les enfants SW parlent moins que les enfants AM. Les enfants SW expriment autant leur état psychologique que les enfants AM. Les enfants SW réalisent moins les demandes de leur mère que le groupe AM.
Conclusion Interaction collaborative Pour l’indice des expressifs, les performances du groupe SW sont supérieures à celles des typiques. COMMENT PEUT-ON INTERPRETER CE RESULTAT ?
Conclusion Générale En résumé : expression des états mentaux = point fort quel que soit le contexte. Adaptation à l’interlocuteur = point faible, d’autant plus dans un contexte contraignant.
L’intonation des enfants et adolescents porteurs du syndrome de Williams : effet sur les auditeurs.
Définition de l’effet perlocutoire L’effet perlocutoire correspond à l’effet, intentionnel ou non, produit par le locuteur sur le destinataire du message. Par exemple : convaincre, émouvoir.
L’intonation, un indice de l’effet perlocutoire L’intonation fait partie de la prosodie et se définit autour de trois paramètres : - la fréquence fondamentale (exprimée en Hertz, Hz) indiquant la mélodie, et plus précisément la hauteur ou le pitch. - la durée (exprimée en secondes, s) : le débit de parole caractérisé par l'allongement ou le rythme. - l’intensité (exprimée en décibel, dB) : puissance sonore.
Intonation et syndrome de Williams Intonation souvent qualifiée de particulière • Variations importantes de la fréquence • Accentuations • Voix rauque Ici, on étudie l’effet de la variation et de l’accentuation sur l’auditeur.
Syndrome de Williams et effet perlocutoire Objectif : L’hypersociabilité des enfants et adolescents porteurs du syndrome de Williams peut être perçue grâce à l’intonation par des auditeurs. Tâche : Faire écouter des extraits de narrations produites par les enfants et adolescents et les faire juger par des auditeurs non experts. Les extraits sont issus des narrations produites par les enfants et adolescents des groupes SW, AC et AM.
Syndrome de Williams et effet perlocutoire Le matériel Énoncés sélectionnés : même longueur et même information. 24 énoncés : 12 identiques et 12 différents. 12 identiques : 3 fois le même énoncé (SW, AC et AM) 4 énoncés
Le questionnaire - Identification de la personne : genre ? et âge ? - Caractéristiques de la personne : Réservée ou sociable ?Détachée ou impliquée ? Hésitante ou sûre d’elle ? Parler au quotidien ou jouer un rôle ? - Impressions sur l’auditeur : Habituel ou inattendu ? Neutre ou amusée ? Ennuyeux ou dynamique ? Mal articulée ou bien articulée ?
Le questionnaire Les fichiers sons et les questions sont présentées à l’aide d’un logiciel informatique . Les réponses sont enregistrées à l’aide du logiciel.
Le questionnaire Les fichiers sons et les questions sont présentées à l’aide d’un logiciel informatique . Les réponses sont enregistrées à l’aide du logiciel. A votre avis, la personne est : Réservée Sociable 1 2 3 4
Les résultats : Comment le locuteur est-il perçu ? Détachée (1) ou impliquée (4) ? SW > AC ; SW = AM ; AC < AM
Les résultats : Comment le locuteur est-il perçu ? Réservée (1) ou sociable (4) ? SW > AC ; SW = AM ; AC < AM
Les résultats : Quelle impression a l’auditeur ? Mal (1) ou bien articulée (4) ? SW < AC et AM ; AC = AM
Les résultats : Quelle impression a l’auditeur ? Habituel (1) ou inattendu (4) ? SW > AC ; SW = AM ; AC < AM
Les résultats : Quelle impression a l’auditeur ? Ennuyeux (1) ou dynamique (4) ? SW > AC ; SW = AM ; AC < AM
Les résultats : Quelle impression a l’auditeur ? Neutre (1) ou amusée (4) ? SW > AC ; SW = AM ; AC < AM
Bilan des résultats • Le locuteur SW est perçu comme sociable et impliqué (comme le groupe AM). • A l’écoute du locuteur SW, l’auditeur a une impression inattendue, amusée, dynamique (comme le groupe AM) et mal articulée. • Pour ces deux dimensions, les résultats montrent qu’avec l’âge, les jugementsse rapprochent du groupe AC. • Le profil du groupe SW est perçu comme étant plus proche du groupe AM que du groupe AC.
Conclusion générale • Les capacités pragmatiques dans le SW constituent un profil singulier : • pour chaque tâche, • pour la comparaison des tâches, • pour l’intonation. Pour chaque tâche, mise en évidence de l’hypersociabilité, caractéristique dans le SW.