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Christine Mohr Chabeuil, le 1 ier octobre 2010 Psychologue clinicienne Diplômée Facultés de Paris XIII et Lyon II DIU de Victimologie Tel : 06.65.70.45.45 Email : christine-mohr@wanadoo.fr. Développement de l’enfant et de l’adolescent - Troubles du développement et
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Christine Mohr Chabeuil, le 1ier octobre 2010Psychologue clinicienneDiplômée Facultés de Paris XIII et Lyon IIDIU de VictimologieTel : 06.65.70.45.45Email : christine-mohr@wanadoo.fr Développement de l’enfant et de l’adolescent - Troubles du développement et Notion de handicap
DEVELOPPEMENT de L’ENFANT et de L’ADOLESCENT
Complexité du développement: Une vision limitée à une seule approche est très restrictive mais parfois certaines approches sont inconciliables sur un certain nombre de points. • approche développementaliste c’est une approche généraliste qui ne tient pas compte des aspects individuels, ni du corps (pas objectivable pour les cognitivistes); motricité et en expérimental, c’est le rapport aux objets physiques sans considérer les effets des interactions • approche clinique psychanalytique : le sujet est plus important que le collectif; vision rétrospective des adultes sur leur enfance; l’enfant est difficilement dissocié de sa mère et de son père avec dimension relationnelle prépondérante. Place prépondérante de l’Inconscient. Freud reste un pionnier, que ces théories soient considérées par chacun comme valides ou pas. • approche comportementaliste : approche prenant en compte le traitement des symptômes d’angoisse, pas leur origine. Pour les comportementalistes, le nourrisson est distinct de sa mère dès la naissance. Ils pensent qu’il est inutile, voire nuisible, de postuler une indistinction primitive
- approche neuropsychologique : Les tests neuropsychologiques permettent d’apprécier et quantifier un trouble cognitif après une affection cérébrale mais aussi les capacités mnésiques, langagières, praxiques, gnosiques, etc. Les troubles des apprentissages d’origine instrumentale sont pris en charge par la neuropsychologie (origine psychologique associée ou pas). Approche évoquée compte tenu des problèmatiques « dys ». • approche ethnopsychologique: Caractéristiques psychiques spécifiques à certains peuples et groupes sociaux. Présupposé: personnes rencontrant des difficultés et non pas ayant des difficultés: la difficulté n’est pas dans la personne mais dans l’interrelation entre la personne et un environnement qui demande quelque chose. Cette approche permet une double entrée: du côté du sujet, du côté du socius (l’un et l’autre étant lié).
Notion de norme culturelle (culture française, subculture, universalité) et d’espace de jeu entre les différentes normes. La norme se définie/anormalité et l’anormalité/ norme. De ce fait, la terminologie « dys » est refusée… • approche intégrative: prend en compte les diverses approches
AVANT LA NAISSANCE • On est le produit de désirs parentaux accompagnés de tout l’aspect transgénérationnel d’où l’importance de la place de l’enfant à venir dans le psychisme de la mère, du père et du couple : enfant biologique du couple ou pas, adoption, grossesse spontanée ou « médicalisée » (fécondation artificielle, etc), contexte de l’arrivée de cette grossesse dans l’histoire personnelle de chacun, etc. Etre Femme et (ou) être Mère? Différenciation entre le désir de grossesse et le désir de devenir mère : clivage ou complémentarité? Place de l’enfant imaginaire et de l’enfant réel dans le psychisme parental: clivage ou deuil possible de cet enfant imaginaire. Importance dans le handicap. Grossesse de la mère et …grossesse du père…avec remaniements psychiques amenés par la maternité et la paternité.
- Il est difficile de se représenter ce qui se passe chez le fœtus et le nourrisson • Il n’est pas exclu que le fœtus commence à avoir des interactions avec l’environnement et pas seulement à un niveau biologique mais aussi à un niveau affectif.
L’ENFANT de MOINS de 6 ans ou « PETITE ENFANCE » • Beaucoup d’auteurs ont fait et font l’hypothèse d’une indistinction primaire entre le bébé et sa mère au cours des premières semaines de la vie. D’autres pensent qu’il est inutile, voire nuisible de postuler une telle indistinction primitive. D’autres encore prennent ces deux approches en compte.
Approche développementale du nourrisson (environ 0 à 2 ans) La grande question sur les précocités du nourrisson : connaissances apprises mais non innées. 1. Intelligence Sensori-Motriceselon Piaget (6 stades de 0 à 2 ans) • Stade I (0 à 1 mois): réflexes archaïques (succion, marche automatique, grasping, Babinski (flexion gros orteil) • Stade II (2 à 7 mois): premières habitudes, réactions circulaires sur le corps propre, construction de schémas nouveaux
Stade III (8 à 11 mois): coordination vision-préhension, début des réactions circulaires secondaires, l’objet a un début de permanence qui prolonge l’accommodation • Stade IV (12 mois): coordination des schémas d’action en séquence (moyens, but), début de décentration • Stade V (fin de 1ère année): réactions circulaires tertiaires; découvertes de moyens nouveaux adaptés (support, bâton, ficelle) par tâtonnement; extension de l’espace par la locomotion • Stade VI (18 mois à 2 ans): constitution d’une logique de l’action par l’intervention et non seulement la découverte
2. Acquisitions motrices: essentiellement fruits de la maturation nerveuse 3. Accès à la symbolisation: • Capacité de remplacer un objet absent (mère) par un objet présent (doudou) • Capacité au jeu, à l’imitation, au dessin ( jeu de faire semblant à un objet externe): • le jeu permet d’évacuer l’agressivité, la destructivité. Il y a toujours une ressemblance physique ou de couleur (ex: herbe pour salade). Très important dans les psychothérapies d’enfants: les jouets sont en lien avec les angoisses des enfants. • l’imitation différée à partir de 18 mois: imitation en l’absence du modèle, imitation dans le but de déjouer la colère des parents (les faire rire, l’humour désarme bien leur ressenti) • le dessin: il peut exprimer beaucoup de choses que l’enfant ne peut pas dire
Base qui permet d’accéder à la parole, au langage: le mot renvoie à la chose • 1ère langue: bains de mots et bain de langue, monolangue, lalangue ou mamanais (langage parlé spontané des parents quand ils s’adressent à un bébé) • Discours des enfants (2-3 ans): répétition des mots pris au vol, fabulations, lien entre le parler et le faire, comprend au pied de la lettre et très arbitraire • Pour certains auteurs langage différencié de la pensée comme un instinct, pour d’autres existence d’un rapport conscient et inconscient
4.Acquisition de la distinction Moi / Non Moi, monde intérieur / monde extérieur(durant les deux premières années de la vie). . Construction du réel et permanence de l’objet : dès 8 semaines pour Bower (entre 18 mois et 2 ans pour Piaget) Le réel est ce qui nous entoure, ce que l’on ne peut pas contourner. Le réel est perçu par les sens - les sens peuvent nous tromper. La réalité c’est ce que l’on construit, on parle de réalité psychique (il peut y avoir des discordances, cf. les illusions optiques). La réalité prend différentes formes avec l’âge. Un adolescent peut imaginer les raisons pour lesquelles un bateau flotte – pour un enfant, un bateau flotte toujours, c’est comme çà. Pour un personnage qui avance derrière un mur, puis passe derrière, l’enfant attend du regard qu’il sorte de derrière le mur: à 8 semaines, peu importe ce qui sort mais surprise si rien
. Identité de l’objet:à partir de 5 mois l’enfant trouve bizarre si un autre personnage sort de derrière le mur. . Imitation(nécessité de comprendre que la personne est différente de soi et nécessité d’une représentation): imitation précoce du bébé de quelques jours imitant les mimiques du visage mais dans une forme de fusion avec l’environnement; vers 15 -18 mois imitations délibérées venant sans intention bien claire avec représentation . Intentionnalité (ex: un enfant de 10 mois qui veut attraper un jouet hors du parc va tirer la couverture pour approcher l’objet): vers 5 mois pour Bruner, bien plus tard pour Piaget . Déplacement dans l’espace(préfigure l’arithmétique élémentaire selon M. Klein): d’un point à un autre réversibilité (8+4 -> 12-4=8), composition (8+4+6+2+ …), associativité (5+5+5+5 = 20=10x2=5x2x2). On retrouve des problèmes important à ce niveau dans la dyscalculie: auparavant ces enfants étaient considérés comme déficients intellectuels. Aujourd’hui une prise en charge globale est organisée avec maintien en école ordinaire. . Etc.
Approche développementale du jeune enfant (environ 2 à 6 ans) - 2 ans: période des opérations symboliques et pré-opératoires: l’enfant imite des modèles avec les parties du corps propre qu’il n’aperçoit pas directement (ex: froncement du front) - 3 ans: intégration d’un objet en tant que substitut d’un autre objet (ex: une pierre devient un coussin) - 4 à 5 ans:début du symbolisme dans activités ludiques avec pensée figurale égocentrique, explications magiques. Notion de réciprocité non acquise.
Approche psychanalytique: organisation jusqu’à environ 6 ans (ou organisation pré-génitale) D’autres font l’hypothèse d’une indifférenciation entre le nourrisson lui-même et le monde au cours des premières semaines de vie (relation fusionnelle avec la mère en régression): • La naissance: séparation corps de la mère / corps du bébé par la coupure du cordon ombilical. Le cri primal est la première séparation des corps mère-enfant (il existe un postulat que parfois cela s’est mal passé). • Transition: le bébé reste collé à la mère: tout mère / enfant, fusion à la mère • Passage à deux entités séparées: période difficile du sevrage, préoccupation maternelle primaire, rôle pare-excitation de la mère.
Pour la psychanalyse, insistance sur le corps et les ressentis corporels: le jeune bébé produit des sensations internes en liaison avec l’extérieur (froid, chaud, …). Puis peu à peu, différenciation entre les sensations venant du dehors et du dedans, la peau étant l’interface. Par ailleurs, l’enfant à la naissance est forcément pris dans une relation. L’enfant ne se différencie pas de la mère, c’est la mère qui fait différencier l’enfant. C’est aussi elle qui introduit le père. Cet enfant en état de détresse (faim, froid, etc) est dans un état de tension forte qui alerte quelqu’un, une personne attentive va avoir une action bien spécifique qui va lui apporter la satisfaction. L’enfant s’apaise. « La relation à l’Objet occupe une place centrale dans le développement de la personnalité »A. Ciccone (l’Objet = objet d’amour; Objet primaire = mère)
Naissance à la vie psychique (devenir Sujet): • Position adhésive ou autistique: identification par adhésivité (« le sein » = la mère est le bon objet) • Position symbiotique ou paranoïde-schizoïde (il existe un bon objet et il existe un mauvais objet car frustration): identification par projection; clivage et crainte de détruire le bon objet, idéalisation • Position dépressive: l’enfant prend conscience que bon et mauvais objet ne font qu’un, mère suffisamment bonne. Possible que réintroduction du père qui donne du plaisir à la mère. Sortie de la fusion/symbiose ou la séparation. Pulsion: tout ce qui va embraser psychiquement notre corps = poussée d’excitation directionnelle: source (oralité, anal, etc) à la recherche d’un but (satisfaction de la pulsion et apaisement de la tension) avec un objet (ce par quoi se satisfait la pulsion). Pour Freud, tout abaissement d’une tension est ressenti comme du plaisir (sexualité), en évitant le déplaisir, le tout à un niveau conscient ou inconscient.
J’utiliserai les termes d’organisations pulsionnelles à stades de développement. C’est un peu comme si on nous distribuait des cartes peu à peu, en conservant entre les mains les cartes précédentes, nous choisissons ou on nous permet d’en faire ou pas quelque chose. L’adulte est le résultat de cette construction pas à pas, c’est-à-dire la manière dont le sujet se construit, peut dire « Je », mais aussi dont il donne sens à ce qu’il rencontre de lui ou du monde extérieur. L’environnement est lié à la façon dont les cartes se distribuent. - organisation pulsionnelle orale(à partir de lanaissance): la zone de plaisir prévalente est bucco-labiale: la bouche, la langue, la sphère digestive avec aussi la vision, le toucher. « C’est TOUT qui sent » dira F. Dolto (manger des yeux, dévorer du regard,…). L’intermédiaire est le sein ou ce qui le remplace. Cette organisation est donc en lien avec l’absorption, le remplissage, l’alimentation (mais aussi chanter, fumer, etc). Une 1ière forme passive où l’enfant reçoit (succion, absorption du lait, etc) puis une 2ème forme active au moment de la poussée dentaire à 6-8 mois avec pulsion agressive (risque alors de réaction de rétorsion maternelle, …). Pathologie: angoisse de dévoration ou d’engloutissement, de séparation du corps maternel, autisme, anorexie, boulimie, conduites adictives adultes, etc
organisation pulsionnelle anale(à partir de la fin de la 1ère année): la zone de plaisir est la zone anale (orifice anal, fesses, etc). Les selles et au-delà toute une dynamique relationnelle (maitrise avec manipulation ou satisfaction de l’autre) sont en jeu. L’enfant commence à comprendre qu’il a un pouvoir sur l’adulte quand il veut et comme il veut: l’enfant dispose de ses excréments comme d’une monnaie d’échange, souvent objet de chantage entre mère et enfant. Lorsqu’il y a anticipation du besoin par la mère, le risque est la confusion entre envie et besoin. En lien donc avec la maîtrise des choses et des personnes … mais aussi l’avarice et son contraire, banquier, difficulté à se séparer, etc: influence sur la pensée, arrivée de l’opposition, relation de type sado-masochiste (enfant manipule violemment les objets ou est le souffre douleur des autres), conception digestive de l’origine des enfants avec rôle obscur pour le père, découverte de la mort en observant les animaux (sens de la mort: immobilisation). Le plaisir est auto-érotique car enfant considère ses selles comme une partie de son corps.
organisation pulsionnelle phallique( à partir 3 ans): • la zone de plaisir est le sexe phallique (représentant le pouvoir): masturbation • concerne: urètre, clitoris, pénis • si pénis présenté comme objet phallique, peur et vécu de manque de la petite fille qui peut ne pas avoir l’idée de l’existence du clitoris • Découverte de la différence anatomique entre fille et garçon (avoir ou pas un pénis) : il existe un seul sexe. Garçon possède un pénis donc se vit supérieur, le plus fort et fille peut se vivre inférieure, s’imaginer que le clitoris va pousser et pense alors à une punition de la mère à son égard. Vers 5-6 ans menace de perte chez garçon et prise de conscience de la fille qu’elle n’en a pas (mais pense que mère a et qu’elle est responsable de son absence). • avec période d’affirmation de soi, plus grande curiosité intellectuelle/adultes et /différence des sexes
capacité à différer la satisfaction de ses envies (demain, année prochaine, …acquisition progressive) • Plusieurs rivaux auprès de la mère: père, frères et soeurs • Complexe d’Œdipe : importance d’un juste équilibre dans la réaction parentale (Œdipe en lien avec la mythologie) . / parent du même sexe que l’enfant: un mélange entre amour (identification, être comme) et haine (rivalité dans la séduction du parent du même sexe) . / parent du sexe opposé à l’enfant: séduction Le garçon ne changera pas d’objet d’amour primaire contrairement à la fille : vécu différent. A l’issu de la résolution partielle du complexe d’Œdipe, intégration infantile de la différence des sexes, de la différence des générations et intériorisation des bases et modèles des interdits.
Pathologie de l’organisation phallique: énurésie (maintien d’une sexualité plus ancrée dans la mère), comportement parental castrateur si interdits trop posés (conflit, cristallisation à cette organisation pulsionnelle), origine de la construction psychique perverse, etc. Lorsque Freud parle des plaisirs « pervers polymorphes » de l’enfant, il s’agit de traits multiples non figés chez l’enfant alors qu’ils sont intégrés dans notre sexualité adulte. Notre histoire est vivante: ce qui s’y est passé, nous l’avons à la fois conservé, engrangé, imprimé tel quel, et en même temps, et c’est çà grandir et évoluer, nous l’avons remaniée, réinterprétée après-coup.
Approche ethnopsychologique de l’identité Il existe 3 interdits symboliques universaux: - tuer son prochain, - manger son prochain, - inceste. La transgression de ces interdits est parfois légale, parfois illégale. L’organisation sociale que produisent ces cultures est centrée sur une des trois phases citées ci-dessous: - phase du sevrage tardif vers 4 -5 ans comme dans les pays d’Afrique - phase phallique oedipienne: comme les pays du Nord industrialisés. - phase génitale: comme dans la société arabo-musulmane
LA LATENCE( environ 6 ans à la pré-puberté) Approche développementale: - 6 à 7 ans:articulations des intuitions avec notion de résultat de transformation mais sans système d’ensemble cohérent - 6 à 11 ans:période des opérations concrètes Importance de la latence: si elle est installée, bon pronostic (sublimation, refoulement) car meilleure résistance à l’effraction de l’adolescence. Les enfants ne montrent plus leurs pulsions aux adultes même si pendant longtemps on a parlé de silence pulsionnel, de refoulement de la sexualité infantile (témoin le nombre de RDV sur cette période, problèmes d’apprentissage des bases fondamentales,etc). Rapport extrêmement intense à l’analité (la scatologie). Quand la période de latence est tumultueuse ou alors pas de latence du tout, l’excitation continue.
- poursuite du travail d’autonomisation de l’enfant: jusqu’à lors c’était au sein de sa famille. Là, l’autonomisation va se poursuivre par rapport à la famille. Il n’a plus besoin de papa/maman à côté de lui pour lui dire ce qu’il faut faire, pour lui dire comment il faut traiter tout une série de choses. Mais période particulièrement fragile. - instauration de ce qu’on a appelé « l’âge de raison », c’est-à-dire, l’identification et l’intériorisation des interdits, intériorisés par l’enfant. Evolution des interdits dans ses particularités familiales: dans chaque famille, il y a des choses qui sont interdites et des choses qui sont permises, ce ne sont pas les mêmes de l’une à l’autre (découverte lors des invitations chez les copains où comparaison). Nécessité de transaction car règles de la société, etc. L’école primaire va aider l’enfant à consolider et déployer ses acquisitions.
- immobilisation du corps (se déplacer plutôt à l’intérieur de soi-même, dans sa tête), imaginer les choses au-delà de la perception. Les enfants en difficultés avec les interdits post-oedipiens sont en difficultés d’apprentissage car ils continuent à symboliser-chose, à symboliser-moteur, à symboliser dans le jeu avec les actes moteurs véritables. • confrontation avec le groupe d’enfants et l’intégration de la question des règles communes: contenir quelque chose du principe général de tous les Interdits, les règles de jeu retiennent la pulsion. Les Interdits doivent être transposables car s’ils sont trop particuliers, l’enfant ne sera pas invité ou « sera bouc émissaire », il sera en décalage. - accès à la symbolisation secondaire (apprentissage de l’écriture et de la lecture après découverte de règles préexistantes à l’enfant): jeu avec le langage (jeu de mots). Poursuite et réorganisation du travail de ressaisie de ce qui s’est passé à l’intérieur de nous, dans notre histoire.
l’enfant a besoin de na pas être trop excité autour de lui pendant toutes ces années-là, de respecter sa pudeur, de façon à pouvoir réaliser tous les apprentissages dont il a besoin, qui sont des apprentissages intellectuels mais qui sont aussi des apprentissages sociaux. • besoin de vigilance parentalecar menace de resexualisationdes Interdits, risque de culpabilité de l’enfant. Risque lié au fantasme des parents: menace de relations sexualisées avec des adultes (rencontre lorsque seul au retour de l’école ou de chez un voisin comme de mouvements séducteurs, sadique ou un exhibitionniste) alors que l’enfant a besoin de continuer à jouer avec la représentation et les images, pas avec les actes. Toutefois l’enfant recherche le contact avec l’autre dans une relation non génitale. « L’enfant a besoin d’être Roi mais sans régner. » (Dolto) « La contrainte c’est le handicap: le piano est abîmé, mais le pianiste est intact … » (Dolto) cf page suivante
Approche neuro-psychologique: Les « dysfficultés » dans les apprentissages apparaissent massivement à cette période: « des troubles de l’intelligence à l’intelligence troublée ». La réussite scolaire est en lien avec les compétences (innées ou acquises) et la motivation. Les causes d’échec scolaire sont: - instrumentales (manque de moyens) : déficience globale, précocité, troubles spécifiques des apprentissages (enfants inattentifs, enfants dys (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dyslexie) - et /ou psychologiques (mauvaise utilisation des moyens): préoccupations (dépression, TOC, dysharmonie d’évolution). L’évaluation du trouble des apprentissages: - bilan perceptif (ORL, ophtalmologique, etc) - examen neurologique (EEG …) - bilan orthophonique - bilan psychomoteur - évaluations psychométriques (QI…) - échelles de comportement (Conners) - test de personnalité (Patte Noire)
« L’ADOLESCENCE » ou LA PUBERTE « PSYCHOLOGIQUE »(date très variable) • Du latin adultum-esse pour « devenir adulte ». • Définitions: l’adolescence est une notion socio-culturelle, extrêmement variable selon la culture et la période donnée. Dans notre civilisation, elle est présente à partir du XIXème siècle: elle commencerait à l’entrée au collège et sur le plan légal se terminerait à 18 ans avec l’acquisition du droit de vote et la responsabilité civile. Sur un plan psychologique elle débute avec la maturité sexuelle, ou puberté, et prend fin avec la maturité sociale. C’est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, d’évolution de la personnalité enfantine vers la personnalité adulte, de la dépendance sociale et économique totale vers l’indépendance relative: transformation physique, psychique et sociale. C’est un processus et non pas un état.
L’après-coup pubertaire ou puberté « psychologique »: processus d’adaptation psychique, de réaction et de remaniement psychique dans l’après-coup de la puberté (intérêt du psychologue). Processus évolutif, rupture causée par la puberté. C’est un travail de déconstruction et de reconstruction. Acquisition des structures psychiques et des modes identificatoires qui transforment l’enfant en adulte • La puberté (déf. physiologique): changement maturatif du corps sexué (maturation des caractères sexuels primaires, apparition des caractères sexuels secondaires, maturité sexuelle). L’horloge biologique est située dans les cellules de l’hypothalamus -> hypophyse dès 9-10 ans: seins commencent à pointer vers 11 ans, règles à 12-13 ans, dév. scrotum et testicules à partir de 12 ans, 1ière éjaculation vers 13-14 ans. • Le processus pubertaire: processus de devenir adulte. En psychanalyse, devenir adulte, c’est trouver une place dans le monde dans l’ordre de la différenciation des sexes et des générations, ceci articulant l’interdit et la satisfaction pulsionnelle. • La post-adolescence (déf. sociologique): processus qui dure plus longtemps dans le temps pour quelqu’un qui a un âge où on n’est plus adolescent et encore pubertaire dans un conflit interne (Ex: un sujet de 25 ans vivant chez ses parents peut être séparé mais mal séparé)
Une tâche principale paradoxale: se séparer de ses parents en leur présence. Le processus de crise est normal, l’absence de crise est anormale. • Deux courants psychanalytiques de pensées s’opposent: • Il y a une coupure, une fracture entre l’enfance et la puberté. « Tout repart à zéro » centré sur la question de la menace (P. Gutton, D. Douville, S. Lesourd) • L’adolescence est une continuité de l’enfance (E. Mandet, P. Jeammet) • Approche développementale: 12 à 14 ans: période des « opérations formelles »: raisonnement hypothético-déductif, opérations combinatoires, groupes bi-réversibles Approche neuro- biologique: 9-13 ans/fille et 11-15 ans/garçon: quelques éléments ci-dessous - vers l’âge de 12 ans, le cerveau a atteint sa taille définitive. Mais l’amélioration des techniques d’imagerie cérébrale prouve aujourd’hui que la maturation du cerveau est incomplète jusqu’à 20 ans, voire 25 ans - sécrétion de la sérotonine décalée: répercussion sur le sommeil, suicide? - vision modifiée/ interprétation mimique (colère et tristesse à l’identique) - responsable des modifications morphologiques méconnaissables à lui-même
Les enjeux principaux: la remise en chantier de la différence des sexes et des générations • le temps du génital infantile: en terme d’opposition phallique dans laquelle le féminin n’existe pas (existence de celui qui a et celui qui n’a pas). Fantasmatiquement, l’enfant se perçoit complet, ayant imaginairement les deux sexes. L’enfant est dans l’auto érotisme. • Le temps du génital adolescent: en terme de complémentarité et d’altérité, de bisexualité (existence de deux sexes distincts, notion de bisexualité génitale). Nouveau type de plaisir (éprouvés orgasmiques) avec un hétéro érotisme. Bisexualité génitale parfois expérimentée.
l’existence d’une nouvelle pulsion génitale totalement étrangère à l’histoire de l’enfant: L’adolescent va trouver une source génitale interne pour lui alors qu’auparavant elle était lié à sa mère, comme par exemple les érections nocturnes et matinales (avec ou sans éjaculations). Plusieurs phases dans l’accession à la sexualité adulte: homosexualité de groupe, homosexualité individuelle, phase transitoire dépressive puis phase hétérosexuelle. La phase d’homoérotisme: possibilité d’attirance auto-érotique quand peur de l’autre sexe (souvent masturbation sexuelle) pendant 1 à 3 ans où attachement: ce n’est pas un ancrage définitif mais un partage d’érotisme, non une consommation de sexe. L’orientation sexuelle n’est définitive qu’environ 3 ans après l’installation de la puberté. On ne naît pas femme ou homme, on le devient. - le travail de deuil des identifications avec la séparation psychique d’avec les parents:travail de deuil presque définitif des « objets » d’amour parentaux.
Paradoxalement comment l’adolescent va-t-il faire pour séparer radicalement de ses parents sans lesquelles il ne serait pas au monde et dont il dépend encore? Tout se passe sur une double scène: . celle de la confrontation aux parents idéalisés de l’enfance . celle de la relation actuelle aux parents. Réponse de l’environnement: Pour les parents et pour l’adolescent, pour tout adulte référent, pour le psychologue, la difficulté est de ne pas confondre les deux, parvenir à ce que l’une ne cache pas l’autre. La tâche de l’adulte face à un adolescent, c’est survivre à la destructivité. - l’analité est très fortement réinvestie, faire languir l’autre comme exiger des réponses immédiatement mais prendre beaucoup de temps avant de donner ses propres réponses - le complexe de l’intrusion, c’est-à-dire appartenir au même monde que ses pairs du même âge (importance des « marques », …) et ne pas y supporter les intrus (parents, fratrie plus jeune, etc.)
remanier la manière dont il pense avoir une valeur à ses propres yeux et donc aux yeux des autres, différenciation du Moi et du Non-Moi. Le regard de l’autre peut avoir une dimension paranoïde et parfois ce miroir ne renvoie pas au familier. . dominance du Moi-Idéal qui caractérise l’enfance: gratification parentale, Moi reposant directement sur le besoin narcissique des parents (attente, projet dans lequel le couple parental inscrit l’enfant). Empreinte jamais effacée. . dominance de l’Idéal du Moi qui caractérise le post-pubertaire (ce qui me permet d’être Je): le processus de séparation entamée laisse la place à du Tiers, au sens des valeurs culturelles et sociales, groupales organisant la vie des parents et qu’ils ont transmis implicitement ou explicitement à l’enfant (place de la société). Le projet adolescent est un mixe des deux. Se forme en réaction au besoin narcissique des parents (projet parental négatif ou positif) et en s’inspirant des valeurs transmises. Pathologie lorsque prédominance du Moi-Idéal.
Les effets: L’adolescent découvre qu’il n’a pas demandé à venir au monde mais qu’il peut s’approprier sa vie. Présentation des nouveaux objets libidinaux (petit(e) ami(e), nouvel objet acceptable ou pas dans l’espace familial). L’adolescent est dans un conflit sans résolution: il a besoin d’être compris (être pensé par les parents comme dans l’enfance) et à la fois besoin de ne pas être compris (besoin de renoncer à çà). Etre trop compris, c’est dangereux pour l’adolescent, souvent vécu comme une menace. Le début de la puberté est un moment de grande étrangeté qui ne prédispose pas à exprimer son mal être auprès d’un adulte, d’un tiers. L’adolescent rentre dans les questions autour de l’illusion (la relation à l’autre est-elle vraie, le para-normal, l’occulte, la politique, …). Le danger, la menace, est vécu comme provenant du dehors et du dedans. La souffrance psychique de l’adolescence peut révéler des problématiques relevant de difficultés relationnelles, d’inhibition, de fléchissement scolaire mais aussi pour certains à des impasses de développement plus graves (tentatives de suicide pour vivre autrement, anorexie, fugues, perte de contact avec la réalité, hallucinations, conduites adictives, passages à l’acte, automutilation,…). Tenter de mettre hors de soi ses angoisses peuvent donc aussi se manifester par de l’agressivité, des actes anti-sociaux, à comprendre dans une position défensive. Les parents aussi se sentent menacer par la génitalité pubertaire de leur adolescent.
L’agir a deux objectifs: il vise à attaquer les parents dans la relation actuelle à ceux-ci (besoin pour se différencier d’éprouver de l’amour et de la haine). Lorsque trop de collage ou trop de distance, etc. Le passage à l’acte par la passivité ou par la fugueprovoque la réaction de l’adulte et permet à l’adolescent de vérifier ce à quoi ses parents tiennent… L’acte délictueux fait référence à la quête de la loi et l’acte transgressif fait référence à une quête identitaire. L’acte criminel est encore d’un autre plan. Les angoisses de mortsont souvent présentes à travers des cauchemars dont l’adulte se souvient encore, parfois envahissant le quotidien de l’adolescent. La honte d’être naît mortel et sexué s’origine aussi à l’adolescence. Le groupe de paroles entre pairs est souvent une médiation acceptable (permet de supporter la solitude ensemble mais sans les parents). Demande de l’adolescent: « je veux un interlocuteur, en dehors de ma famille »; il a besoin de penser tout seul et a besoin d’un Tiers pour penser tout seul. Lorsqu’un adolescent refuse le soin, nécessité du travail psychique des parents pendant l’adolescence de leur enfant
. L’écriture: le journal intime ou le blog, avec ou sans lecteur : - le journal intime sans lecteur tiers incarne un compagnon imaginaire, un confident bienveillant à qui l’on va pouvoir parler, susceptible de fournir un étayage. Il doit venir compenser, prendre le relais, remplacer les figures parentales. Il s’agit de s’adresser au journal pour se voir. Peut aussi avoir une fonction d’aide ou d’outil pour mettre en mots ce nouveau corps étrange, étranger et pour changer en étant témoin des changements internes, dans une continuité entre le passé et le présent. - le journal intime ou le blog avec lecteur(s): c’est un moyen de s’adresser à d’autres, une sorte de lieu dépositaire d’une demande, d’une adresse à d’autres (pairs, parents, etc). Winnicott: « il n’y a qu’un remède à l’adolescence, c’est le temps. » Si on précipite le temps, perte de plasticité et on pousse vers la perversion. Donnez leur leur temps quotidien! Reconnaissance de la nécessité d’une traversée du désespoir et de toute sa valeur intégrative. On peut aider le sujet à tenir le temps qu’il faut. L’adolescent demande à se qu’on le ‘‘lâche’’, pas qu’on le laisse tomber.
BIBLIOGRAPHIE • Dette de vie M. Bydlowski • Le traumatisme de la naissance O. Rank • Mères vulnérables F. Molénat • La constellation maternelleD.Stern • La grossesse du père de C.Colonna-Césari • Développement cognitif du nourrisson Lécuyer – Stréri-Pécheux • Naissance à la vie psychique A. Ciccone M. Lhopital • L’enfant et le monde extérieur D.Winnicott • L’Œdipe africain Marie Cécile et Edmond Ortigues • La vie sexuelle – les théories sexuelles infantiles S. Freud • Envie et gratitude M. Klein • La représentation du monde chez l’enfant J. Piaget • Même pas grave Olivier Revol
Le langage et la pensée chez l’enfant J. Piaget • Psychanalyse et pédiatrie F. Dolto • Psychanalyse du lien tyrannique A. Ciccone • Le journal d’Anne Franck (version réécrite par le père ou deux journaux originaux d’A. Franck) • Cliniques de l’acte O. Douville • Jeunesses à l’abandon O. Douville • Paroles pour adolescents ou le complexe du homard F. Dolto • Adolescences … rencontres au féminin S. Lesourd • L’épreuve du féminin à l’adolescence C.Ternynck Filmographie • Du bébé au baiser film de Thierry Berrod (2008) – version livre existe • Le journal d’Anne Franck film de John Erman (1988) • L’esquive film de Abdellatif Kechiche (2004) • Entre les Murs film de Laurent Cantet (2008) • Lol film de Lisa Azuelos (2009)
Troubles du développement Et Notion de handicap
QU’APPELLE-T-ON HANDICAP? • Approche étymologique : jeu d’argentanglais hand and cap (main dans le chapeau) entre 2 partenaires et 1 arbitre • Evolution du mot : • lors de course de chevaux, égalisation des chances en modifiant la distance ou le poids. Le "handicap" est donc une gêne, un désavantage délibérément provoqué, et provisoire, ce qui compense l’inégalité. • deuxième sens : le « handicap » désigne un obstacle, un désavantage qui n'est absolument pas souhaité, ni intentionnellement provoqué, une déficience physique ou intellectuelle, de naissance ou accidentelle qui affecte un être humain ; ce qui doit être compensé pour rétablir l’égalité.
Approche du handicap et définitions officielles - avant 1975 : personnes handicapée exclues du marché du travail donc sans droit à la protection sociale - Loi du 30 juin 1975 : personne handicapée reconnue comme telle par les commissions départementales définissant un taux de handicap dont le caractère est stable et homogène dans le domaine médico-social de la déficience (inadaptation et invalidité des enfants et des adultes). Invalidité : atteinte d’un ou plusieurs organes. Pas de prise en compte des incapacités, des désavantages sociaux et des problèmes liés à l’environnement. - en 1976, l’OMS : Classification Internationale des Handicaps (CIH) par Philip Wood, soit une description et une classification des conséquences des maladies, une même maladie pouvant avoir des effets différents.
- en mai 2001 : Classification Internationale du Fonctionnement, de la Santé et du handicap (CIF) par l’OMS avec une classification de la Santé, qui concerne tout individu, avec une énumération large. Rattaché à l’action militante des personnes handicapées elles-mêmes pour éviter la stigmatisation et favoriser une pleine participation sociale de tous en modifiant l’environnement. Définition du handicap : « … le fait pour une personne de se trouver de façon durable limitée dans ses activités ou restreinte dans sa participation à la vie en société, en raison de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique ».
Loi handicap du 11 février 2005: les textes important sont revus environ tous les 30 ans, jusque là fonctionnement sur la Loi de 1975. • Droit à compensation: prestation, aménagement, etc • Accessibilité • Obligation d’emploi • Création de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) à Valence ou …, Annecy, Chambéry, etc: accès unifié aux droits et prestations ; cependant terminologie différente dans certains départements car le mot handicap fait reculer certaine famille car représentation trop violente psychologiquement nécessitant une acceptation du handicap. • Scolarité: différenciation entre handicap (loi étendue au trouble du comportement) et retard scolaire (où le QI est normal) qui lui n’est pas pris en charge par la MDPH. Aménagements pédagogiques, etc Association obligatoire des familles au cœur du dispositif d’évaluation et de décision : si pas de demande famille, pas d’intervention de la MDPH Que manquerait-il à la Loi? « L’un de vos amis se retrouve brutalement en fauteuil roulant. Pourra-t-il continuer à venir vous rendre visite? » …Anecdote plan incliné ….
Handicap à vivre • Crainte quasi permanente que le corps tombe « en panne » ou que les facultés cognitives trahissent avec perte de confiance en soi • Crainte de la perte de maîtrise et de liberté • Ne pas être considéré comme déficient intellectuel • Atteinte de la dignité • Dépendance au quotidien et position défensive • Vouloir et pouvoir, désir et réalité • Différence mentale et sociale et stigmatisation • Identité et appartenance sociale • Représentation de la perception-relation et l’Autre • Théorie de l’attachement et handicap: sur-protection, négligence affective, juste équilibre? …capacités, rythme • Famille, Fratrie et …handicap