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Le stress . Le « stress » : une formulation commode. Moins chargée que «souffrance au travail» ou «pression au travail». Permet au personnel de poser un problème sans s’avancer sur son contenu. Peu déstabilisant pour la direction puisque l’on dit tout et rien.
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Le « stress » : une formulation commode • Moins chargée que «souffrance au travail» ou «pression au travail». • Permet au personnel de poser un problème sans s’avancer sur son contenu. • Peu déstabilisant pour la direction puisque l’on dit tout et rien. • Évoque des contenus scientifiques dont aucun des acteurs n’a la maîtrise. Oriente donc du côté de l’élucidation savante. • Au final, elle permet de souligner l’existence d’un problème sans avoir à soutenir le débat social qu’il impliquerait.
- Le stress des biologistes : les réactions de l’organisme- Le stress des psychologues : les réponses comportementales- Le stress des épidémiologistes :les facteurs de stress 3 grandes approches du stress:
I - Le stress des biologistes : les réactions de l’organisme
Le syndrome général d’adaptation • Une réaction d'alarme : réactions intenses • Une phase de résistance : adaptation physiologique, contrôle des émotions. • La phase d'épuisement : indifférence, dépression, maladies psychosomatiques.
Principales modifications physiologiques • La première réaction implique le système nerveux végétatif : (adrénaline, noradrénaline). • C’est une réaction immédiate, brutale, de courte durée. • Elle met l’organisme en état de combattre ou fuir. • Elle mobilise les réserves énergétiques (glycogène et acides gras).
Ajustements pour permettre la fuite ou le combat. • - augmentation de la force et de la fréquence des contractions cardiaques ; • - approfondissement de la respiration et de la dilatation des bronches; • - contraction de la rate, libérant d'avantage de globules rouges ; • - libération de glucose à partir du glycogène hépatique; • - redistribution du sang vers les muscles et le cerveau; • - dilatation des pupilles; • - augmentation de la coagulabilité du sang et accroissement du nombre des lymphocytes.
Au-delà de l’urgence • La réaction d’urgence épuise rapidement les réserves énergétiques. • Les glucocorticoïdes (cortisol) interviennent pour maintenir une alimentation du cerveau et des muscles en puisant dans les éléments de structure (protéines). • Cette réaction est tardive, lente et continue. Elle devient prépondérante dans la phase de résistance. • C’est elle qui est à l’origine des effets négatifs sur la santé.
Effets à long terme • Perturbations favorisant l’athérosclérose. • Pathologies coronariennes. • Troubles gastro-intestinaux (ulcères, constipation, diarrhée). • Perturbations immunologiques, endocriniennes, neurologiques.
II - Le stress des psychologues : les réponses comportementales
La théorie transactionnelle du stress(Lazarus) • Déplacement du point de vue objectif au point de vue subjectif. • Le stress est lié aujugement porté par l'individusur l'ajustement entre les exigences auxquelles il est confronté et les ressources qu'il peut mobiliser (Lazarus).
Un nouvel aspect de la question L'accent est mis non pas sur les conditions de travail ni sur les effets dans le corps mais sur les représentations, l'évaluation, les stratégies d'adaptation : le coping. To cope with : faire face, venir à bout de..
1 - Des chiens sont soumis à des chocs électriques auxquels ils ne peuvent échapper. 2 – Ils sont déplacés vers une cage identique mais dans laquelle une réponse simple leur permet d’échapper aux chocs. 3 – Ils adoptent une attitude prostrée et passive alors que les chiens du groupe témoin apprennent rapidement à contrôler les chocs. (Overmier et Seligman, 1967) La résignation acquise (Seligman)
Explication de la résignation acquise(Maier, Seligman, Solomon, 1968) • Les chiens ont appris que les chocs électriques étaient indépendants de leurs comportement. • Cet apprentissage - perturbe la construction ultérieure d’associations entre comportement et cessation des chocs, - réduit la motivation à se soustraire aux chocs. Le modèle est ultérieurement validé sur l’homme. La résignation acquise oriente vers la dépression.
De la résignation acquise à la théorie de l’attribution causale(Abramson, Seligman, Teasdale, 1978) • Face à un évènement incontrôlable, le sujet se pose une question : Pourquoi ? La nature de la réponse détermine l’évolution. • Danger si la cause est perçue comme : - stable et globale : troubles de l’adaptation. - interne : perte de l’estime de soi.
Coping, attribution causale : Quelles orientations pour l’action ? L’accent mis est mis sur le mode d’évaluation ou sur le style d’attribution, le coping. Les possibilités objectives de contrôle tendent à être négligées. 1 - Trier les sujets en fonction de leur mode de coping ? ( sélection des salariés ) Mais ça ne conduit souvent à rien car : les modes de réponse sont peu prédictibles; ils dépendent très fortement des circonstances. 2 - Si le stress dépend du jugement, on peut juger autrement : «Tout est dans la tête » : groupes de parole, gestion du stress, restructuration cognitive, etc..
LA GESTION DU STRESSLes groupes de parole. • « Les sujets sont invités à abandonner leur logique professionnelle (avec ses critères d'évaluation, sa hiérarchie, les exigences de soin…) pour entrer dans un espace où ils pourront dire ce qui est non-dit habituellement, les émotions rattachées à l'histoire personnelle... La parole permet de métaboliser la souffrance, de clarifier les sentiments et de comprendre les réactions de chacun. Le groupe de parole prévient l'usure, la fatigue, les blocage grâce à son action thérapeutique » (Mariage et Schmitt-Fourrier, 2006).
Les effets du maintien d’une position active La possibilité d’agir même partiellement sur le facteur de stress protège (Expériences de Weiss, 1970).
Conclusion : Seule l’activité de recherche, la possibilité d'agir augmente la résistance au stress alors que la renonciation à la recherche prédispose aux pathologies psychosomatiques (Rotenberg, 2000).
Le maintien d’une position active (capacité à penser la situation, à en discuter avec autrui, à agir dessus) améliore : • les défenses immunitaires, • le fonctionnement cérébral.
III – Le stress des épidémiologistes :les facteurs de stress
Le modèle à trois composantes de Karasek. • Exigences psychologiques (quantité et complexité du travail, contrainte de temps). • Autonomie (autorité décisionnelle, autonomie professionnelle) • Soutien social (soutien socio-émotionnel, soutien instrumental);
L’autonomie dans le modèle de KARASEK - apprendre des choses nouvelles - ne pas effectuer des tâches répétitives - être créatif - mobiliser un haut niveau de compétence - décider comment je fais mon travail - assurer des activités variées - pouvoir influencer le déroulement mon travail - développer mes compétences professionnelles
Effets du stress professionnel Perte du pouvoir d’agir : • Maladies cardiovasculaires • Pathologie mentale Pathologies périarticulaires Impact sur la vie hors travail (loisirs).
Le modèle du "déséquilibre effort / récompense" de Siegrist • Si: effort et investissement personnel élevé • Et faible récompense (argent, estime, statut...) Des conséquences en terme de santé: Cardiopathies Impact sur la vie hors travail (divorces).
Rétribution dans le modèle de Siegrist Estime - manque de respect - manque soutien - traitement injuste Salaire - sans lien avec les efforts Statut - absence de perspective de promotion - changement non souhaité - insécurité professionnelle - faible statut
Facteurs de stress : orientation pour l’action ? Le questionnaire (Karesek, Siegrist, etc…). C'est ce que reprennent la plupart des consultants, audits... • Un parcours semé d'embûches : - grand nombre de questions, - absence d’hypothèses formalisées, - traitement lourd, - résultats très généraux qui n’apportent pas grand chose par rapport aux données de la littérature. • Un outil conçu pour produire des publications, pour constater pas pour transformer les situations, très peu pour agir...
Du questionnaire à l’action ? • Des résultats extrêmement généraux : autonomie, soutien social, reconnaissance… "Yaka". • Pour continuer : une nécessaire recontextualisation • Donc, retour au point de départ : "Au fait quel était le problème ?"